L’activité de rétrocession représente une activité de pharmacie hospitalière à l’interface ville/hôpital. Cette activité présente différents risques liés à l’organisation, aux patients et aux médicaments dispensés. Afin de sécuriser la dispensation médicamenteuse des patients ambulatoires pris en charge en rétrocession, les connaissances des préparateurs en pharmacie hospitalière (PPH) et des internes doivent être régulièrement actualisées.

Faire un état des lieux des connaissances actuelles, des besoins et problématiques rencontrés afin de mettre en place une formation continue adaptée.

Un auto-questionnaire anonyme à destination des PPH et des internes participant à la rétrocession a été élaboré. Il comprend 22 questions (3 binaires/13 types échelle de likert/6 réponses libres) avec les différents points identifiés à risque. Ce questionnaire est composé de deux parties : la première jugeant le niveau d’aisance sur les connaissances générales des médicaments rétrocédables, d’ordre juridique, administratif et pratique, et la seconde portant sur les souhaits d’amélioration de formation.

Cinq PPH et dix internes ont répondu. De façon générale, les PPH se sentent « à l’aise » avec les activités de rétrocession et les internes « moyennement à l’aise ». Le circuit et les droits des patients ainsi que l’utilisation du logiciel de facturation sont les notions posant le plus de difficultés aux internes. Les PPH se sentent « peu à l’aise » dans l’analyse des prescriptions. Les deux catégories professionnelles présentent également des difficultés sur les connaissances des médicaments, la mise à disposition des informations et les réponses aux questions des patients. La qualité des dispensations est évaluée à une moyenne de 6,6/10 (de 4 à 8/10) par les préparateurs et de 5,1/10 (de 4 à 6/10) par les internes. Onze (73%) répondants se sentent plus à l’aise lorsqu’une fiche conseil existe. La formation initiale est considérée comme suffisante pour 80% (n=12) des personnes interrogées. Enfin concernant la formation continue, les fiches médicaments (93%, n=14), des présentations sur les médicaments (93%, n=14) et des fiches conseils à destination des patients (87%, n=13) sont les idées les plus retenues. Les personnes interrogées souhaitent des formations mensuelles (67% ; n=8) d’une durée moyenne de 15min.

Cette étude montre des disparités sur le ressenti des différents acteurs de la rétrocession. Les PPH semblent plus à l’aise quant au fonctionnement général de la rétrocession et au parcours des patients, tandis que les internes éprouvent des difficultés dans les différents domaines. Suite à cette étude, un programme de formation continue adapté aux attentes des PPH et des internes sera élaboré. Différents types d’outils innovants et ludiques seront utilisés tels que les e-learning, les questionnaires interactifs, des résolutions de cas cliniques et des jeux tels que « Cherchez l’erreur ».